Interview François Gouin : GLOBAL SOLO CHALLENGE

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LE PROJET OKEANIA
INTERVIEW DE FRANÇOIS GOUIN,
QUI PRENDRA LA MER À BORD DE KAWAN-UNICANCER
POUR LE GLOBAL SOLO CHALLENGE.

Sofcot : Dans quelques jours vous prendrez le large pour la qualification, une étape obligatoire pour être sur la ligne de départ du Global Solo Challenge.
En quoi consiste cette qualification?

François Gouin : Cette qualification consiste à faire 2000 miles nautiques, en solo sur le bateau avec lequel je participerai à la GSC. J’avais réservé des créneaux dans mon emploi du temps professionnel pour faire cette qualification en décembre dernier, puis fin mars. Mais la météo sur ces 2 périodes était exécrable au large et rendait toute navigation déraisonnable. Cette fois Kawan-Unicancer, mon bateau est prêt.
Cette étape de qualification est essentielle pour valider les choix, de matelotage - tout ce qui concerne les bouts, les voiles, configuration de pont, d’alimentation électrique et gestion de l’énergie, les pilotes automatiques…. Seul le désalinisateur - qui permet de faire de l’eau douce à partir de l’eau de mer - ne sera pas en service(j’emmènerai des bouteilles !).
Cette étape est indispensable pour prendre confiance dans le projet et le choix de mon bateau un Pogo40S.Je réalise que je rentre dans le concret de ce projet incroyable, faire le tour du monde à la voile en solo, projet nourri par le rêve et l’admiration des héros de la course et la navigation au grand large depuis mon adolescence.


"TOUT METTRE EN OEUVRE ENAMONT DE L’AVENTURE - OU DEL’INTERVENTION CHIRURGICALE -POUR ARRIVER AU BOUT DANS LESMEILLEURES CONDITIONS."


Sofcot : Avez-vous des peurs, desdoutes?
FG : Encore récemment, je voguais entre rêve et réalité semée de difficultés et de doutes. Plus d edoute aujourd’hui je largue les amarres dimanche de St Nazaire pour valider ma qualification ! La question n’est plus de savoir si je serai au départ, mais de tout faire pour arriver au bout de l’aventure. Ce qui est très différent.


Sofcot :
En quoi votre carrière de chirurgien orthopédiste vous aide à vous préparer ?
FG : Je suis dans une phase qui au fond partage beaucoup de choses avec mon métier : tout mettre en oeuvres en amont de l’aventure (ou de l’intervention chirurgicale !) pour arriver au bout dans les meilleures conditions.
La préparation technique du matériel - dans un tour de monde comme dans nos implants, la performance est importante, mais la fiabilité est une priorité. Prendre des avis sur les expériences des autres, établir des priorités dans les choix par rapport à des objectifs bien définis en amont, identifier les moments clés de la réalisation.
Une fois lancé en mer, on est dans l’action, on déroule une belle histoire parce que bien préparée mais il faut savoir s’adapter à la météo. Savoir s’adapter dans un cadre solidement préparé en amont est une qualité indispensable à la réussite de nos interventions chirurgicales comme de toute navigation.
J’ai hâte de retrouver le large. Voilà bientôt 2 ans qu’on prépare ces premières navigations. Rendez-vous mi-juin pour un débriefing !