Edouard Kirmisson

EDOUARD KIRMISSON

1848-1927

FONDATEUR DE LA REVUE D'ORTHOPEDIE ET DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ORTHOPEDIE

Édouard Kirmisson, remarquable clinicien, a marqué de son empreinte la chirurgie de cette fin du XIXe siècle. Il en fut surtout  selon Jacques Poilleux [1] « un des penseurs »

 

Image
centenaire

 

Édouard Kirmisson naquit à Nantes le 18 juillet 1848 d'une mère nantaise et d'un père d'origine polonaise qui avait créé et dirigeait une entreprise de transport.  C'est l'époque de la chute de la monarchie de juillet et des émeutes de juin 1848, mettant en évidence la situation difficile de cette IIe République naissante.

Après des études dites normales au lycée de Nantes, il s'inscrit en 1863 à l'école de médecine de Nantes dont la réputation est excellente. A la fin de la 1ère année, il est nommé au concours d'externat et un an après, en 1869, il est nommé Interne des Hôpitaux de Nantes et prosecteur d'anatomie dans la chaire alors tenue par le Pr Jouon dont les travaux influenceront Édouard Kirmisson. La guerre de 1870 interrompt ses études, l'armée l'enrôle alors comme Aide Major au 1er bataillon de gardes mobiles de Loire-inférieure.

La guerre terminée, à la suite, déjà, de discussions un peu vives avec ses maîtres nantais, il décide d'aller à Paris où il arrive en 1872, et reprend le difficile  chemin des concours hospitaliers.

Image
Edouard Kirmisson

SITUATION DE L'ORTHOPEDIE EN 1872

Avant de poursuivre, il est nécessaire de replacer l'action d'Edouard Kirmisson dans le contexte chirurgical  de l’époque. Pour cela il nous suffit de nous laisser guider par l'histoire qu'en a faite L H  Petit dans le numéro 1 de la revue d'Orthopédie  de 1890 [2]. L H Petit divise l'histoire de notre spécialité en 5 périodes. La première d'Hippocrate à Ambroise Paré, puis celle d'Ambroise Paré a Nicolas Andry traitant surtout les gibbosités rachidiennes et le pied bot , par appareillages. De Nicolas Andry à Scarpa , c’est la période où apparaissent la gymnastique ainsi que les premiers lits a extension. La 4e période de Scarpa a Diffenbach (1830) est beaucoup plus riche. C'est la découverte des ténotomies et de la myotomie. Après la section des parties molles, vient celle des os, en provenance essentiellement des États-Unis ( Rhea Barton-1834), mais aussi en France avec Velpeau et ses résections cunéiformes.  La méthode antiseptique de Lister va donner un regain à toutes ces techniques. La 5e période qui nous intéresse plus particulièrement est dite contemporaine. Prévenir, Corriger et Maintenir sont les 3 mots d'ordre. C'est l'époque d'Amédée Bonnet, maitre de Léopold Ollier à Lyon, et d'Alexandre Verneuil à  Paris. Toujours selon LH Petit,  « à Londres l'orthopédie n'est pas toujours en grand honneur auprès des chirurgiens officiels, les Etats Unis semblent bien en avance sur les autres pays avec des hôpitaux spéciaux et des services consacrés a l'orthopédie dans les hôpitaux généraux". L'hôpital des enfants de Boston est ouvert en 1866. C'est l'essor débutant des spécialités. Ainsi que le déclare M Ferreol à l' Académie Nationale de Médecine : « le temps où l'on rougissait d'être appelé spécialiste est passé »

 .

UNE CARRIÈRE AU SERVICE E LA CHIRURGIE

C'est dans cette période historique qu'Édouard Kirmisson est nommé à nouveau Externe en 1873,, puis Interne des Hôpitaux de Paris en 1874. Il choisit la chirurgie d'abord chez Alphonse Guérin, son premier maître d’Internat, admirateur de Lister et où  il apprend les pansements occlusifs, chez Félix Guyon l'année suivante, en 1876 à Necker ; il enseigne la lithotritie, puis chez son maître Photismos Panas, en ophtalmologie qu'Édouard Kirmisson continuera à pratiquer en même temps que la chirurgie orthopédique, et enfin chez Alexandre Verneuil inspirateur de sa thèse en 1879 sur « les opérations préliminaires en général » ,et qui avait obtenu dans son service  la création d'une unité spéciale d'hospitalisation pour les contagieux.  

En 1879 il sera également une nouvelle fois prosecteur d'anatomie et en 1881 nommé 1er au concours de Chirurgien des Hôpitaux.  En 1883, il est reçu 1er à l'agrégation. Le 20 juin 1889 il devient chef de service de « L'hospice des Enfants Assistés «  créant le premier service de gymnastique (fig 2).

Image
Edouard Kirmisson

Edouard Kirmisson  portrait dans les années 70

 Il va mettre en place dans son nouveau service, un  système de recueil et de classement des observations cliniques. Il faut se rappeler que la radiographie découverte par Roentgen en décembre 1895, ne deviend une réalité qu’en 1896 avec le lyonnais Étienne Destot qui crée à Lyon les premiers services de radiologie en France . Les chirurgiens à cette époque, notamment en orthopédie, étaient essentiellement des cliniciens, « grands cliniciens et observateurs visionnaires »   comme les définit Jean-Claude Pouliquen [4], étudiant les données des patients avec minutie ce qui leur permet de faire des diagnostics précis [4]. Cela permettra à Édouard Kirmisson de publier en 1898 un traité des maladies chirurgicales d'origine congénitale chez l'enfant.

Édouard Kirmisson va se consacrer à l'anatomie, l'ophtalmologie, la chirurgie infantile dont la majorité est dédiée à l'orthopédie pédiatrique qu'il poursuivra à  l'hôpital Trousseau pour 3 ans, succédant à Odilon Marc Lannelongue, élu député du Gers en 1893. C'est ainsi également qu'il obtiendra la chaire de Clinique Chirurgicale Infantile et Orthopédique, créée en 1901 par la ville de Paris aux « Enfants Malades ». Initialement destinée à Lannelongue, celui-ci se désistant du fait de ses activités politiques, c’est Édouard Kirmisson qui en deviendra le premier titulaire.

 

SA JOURNÉE HOSPITALIÈRE : UN PASSIONNÉ D'ENSEIGNEMENT ET UN AUTEUR PROLIXE.

De l'avis général, Édouard Kirmisson n’est pas un grand opérateur. Selon J L Faure [3], «son impatience naturelle et son caractère bouillant s'accomodait mal des interventions délicates qui sont la substance quotidienne de la Chirurgie de l'enfant». Sa journée commence donc par opérer : une intervention quotidienne, rarement plus, dont le compte rendu méticuleux était immédiatement écrit sous sa dictée [3]. Il fait ensuite sa grande visite avec étudiants et chirurgiens étrangers présents, avec déjà un enseignement au lit du malade. D'après  Louis Ombredanne [5], «la qualité de ses examens cliniques, ses immenses connaissances, son sens de l'observation et sa grande expérience lui permettent de poser avec pertinence des diagnostics difficiles…. Pour les enfants de son service, il s'efforçait d'être bon. Et si parfois son interrogatoire était coupé d'une explosion de colère,, toujours l’incident se terminait par une caresse et un bonbon» .Sa grande gentillesse tranchait donc sur son allure naturelle. Sa matinée se terminait dans la salle de cours pour sa leçon quotidienne qu'il préparait longuement  et soigneusement , avec sa calotte posée en arrière  a la « zouave « (fig 3).

3-Caricature parue dans Paris Médical 1912 avec sa calotte à la « zouave "

 

Image
Edouard Kirmisson

Caricature parue dans Paris Médical 1912 avec sa calotte à la « zouave »

 

 

Édouard Kirmisson est un passionné d'enseignement et un auteur prolixe. Ainsi que le souligne  Pierre Lascombes [6] , avant sa nomination à la tête de la chaire de clinique, c’est-à-dire avant la fin du XIXe siecle, il a déjà publié 171 travaux scientifiques dont la majorité (107), sont consacrés à la chirurgie de l'enfant.   Ses ouvrages fondamentaux sont : le manuel de pathologie externe dit « des 4 agrégés" ,(Paul Reclus, Jean Joseph Peyrot et Georges Bouilly ) dont il a la responsabilité de la tête et du rachis ; le traité des maladies chirurgicales d'origine congénitale  (prix de l'Académie Nationale de Médecine en 1898 ) ; les difformités acquises de l'appareil locomoteur pendant l'enfance et l’adolescence en 1902 ; le précis de Chirurgie Infantile dans sa 1ère édition en 1906, et en 1911 pour la 2ème édition , le tout publié chez Masson.

Malgré cette activité débordante, Édouard Kirmisson trouve le temps de voyager, notamment  à Londres en 1885 chez Lister pour sa méthode antiseptique et dont l'organisation hospitalière  le séduit. Il imposera après ce voyage des salles d'opérations parfaitement propres et éclairées par le haut, ainsi que des salles de patients, accueillantes et décorées  également observées en Suisse en 1886 et en Allemagne en 1887 et 1888. Ses capacités d'organisateur visionnaire se concrétiseront ainsi par une note détaillée pour l'administration hospitalière intitulée : « Réformes dans les services de Chirurgie «  contenant selon Jacques Poilleux [1] , 4 points principaux : 1) Des salles d'opérations de 2 types dont une destinée aux infections,  2) Des salles d'opérations éclairées par le haut avec lavabos et armoires de rangement, 3) Une augmentation du nombre d’infirmières et d'aides infirmières, avec une chef responsable sous l'autorité du chef de service, et 4) Une suppression des lits provisoires.  Ces revendications, pour certaines, nous paraissent toujours d'actualité.  Enfin il crée un  labo photo et radio dans son service ; et son épouse créera à sa demande à Hendaye un centre de prise en charge de jeunes filles souffrant d'une affection chronique de l'appareil locomoteur, où il se rendra une à deux fois par an.

ÉDOUARD KIRMISSON ET L'ORTHOPEDIE

  • SUR LE PLAN SCIENTIFIQUE  :

Édouard Kirmisson fera connaître en France et/ou développera :

  • La spina bifida occulta décrite par Recklinghausen,
  • Les mécanismes de l'osteomyélite,
  • le syndrome de surélévation congénitale de l'omoplate,
  • les scolioses de façon minutieuse en prônant la gymnastique spécifique dans des salles specifiques (fig 4)
  • Image
    Edouard Kirmisson

 

Image
Edouard Kirmisson

 

Image
Edouard Kirmisson

Volumineuse scoliose à double courbure  avec sa gibbosité gibbosité vue de dos

Corset de Kirmisson en coutil in les difformités acquises de l'appareil locomoteur pendant l'enfance et l'adolescence Paris Masson 1902

 

 

  • le pied bot varus équin traité en 2 temps avec l'opération de Phelps auquel son nom est attaché,
  • l'arthrodese tibio-tarsienne avec cheville en ivoire dans la paralysie infantile,
  • le traitement orthopédique des luxations congénitales de hanche (du fait de la mortalité chirurgicale dans les opérations à ciel ouvert )
  • Dans les coxalgies, l'immobilisation en abduction et les ostéotomies sous-trochantériennes (fig 5), lorsqu’elles sont déjà fixées,

 

Image
Edouard Kirmisson

Ostéotomie  sous-trochantérienne de Kirmisson  in Trêves : les Ostéotomies. Paris Médical La Semaine du Clinicien  1930 no77 pp79

  • Enfin une mention particulière, du fait de sa sagacité clinique , doit être mise à son palmarès : c'est le démembrement de la coxa vara , dite essentielle, des adolescents (ainsi appelée par H Judet en 1913) et dont il isolera parmi ses 8 types étiologiques , une forme clinique particulière, rattachée au rachitisme , fréquent à l'époque,  qu'il appellera  «maladie de la croissance de nature encore indéterminée » , jetant ainsi les bases de l'épiphysiolyse  chronique mais aussi aiguë [5]. Associée  à une obésité, avec un caractère plus ou moins familial et une insuffisance endocrinienne, il ira outre la chirurgie jusqu'à proposer des substituts thyroïdiens ainsi  que le rapporte  Pierre Journeau [8].Le développement de la radiographie confirmera ces hypothèses cliniques.

 

               -ÉDOUARD KIRMISSON PROMOTEUR DE NOTRE SPECIALITE.

Le mot orthopédie créé par Nicolas Andry en 1742 fait querelle, qualifié de pléonasme étymologique quand on parle d'orthopédie pédiatrique et d'antinomie sémantique quand on évoque l'orthopédie adulte . Louis Ombredanne dans son éloge à Édouard Kirmisson [5] dans la Presse Médicale ira même jusqu'à dire que « l'orthopédie est un mot qui doit disparaître comme a disparu la dénomination de «Barbier»  qui longtemps fut celle des chirurgiens» . Finalement ce mot résistera à l'épreuve du temps pour devenir universel.  En 1891 lors de sa première leçon aux Enfants Assistés consacrée au mot orthopédie,  il indiqua que celle-ci devait être conçue comme une branche spécialisée de la chirurgie en général, la chirurgie orthopédique.

               -LE PREMIER ACTE FONDATEUR DE NOTRE SPECIALITE FUT D'ABORD LA CRÉATION EN 1890 DE LA REVUE D'ORTHOPEDIE.

Elle changera de nom et de format avec le temps notamment par  l'introduction d'images radiographiques et l'ajout de la chirurgie traumatologique. Édouard Kirmisson en sera le premier directeur de la rédaction et le restera jusqu'à sa mort. Le numéro 1 de la première année est daté du 1er janvier 1890 et débute par une lettre du Pr Alexandre Verneuil à Édouard Kirmisson et L H Petit [7] : « Vous faites là une œuvre des plus utiles, des plus méritoires et, je pourrais dire, des plus patriotiques, parce qu'il y a grande urgence à relever une branche de la chirurgie, où, après avoir occupé le premier rang, nous nous sommes laissés rejoindre sinon distancer par les étrangers».       En effet, les Américains ont déjà créé en 1887 les « Transactions », les Italiens « Archivio di  Ortopedia » en 1884, et les Allemands « Centralblatt für Orthopaedische Chirurgie ».                            Suivent page 2 « Quelques considérations sur l'histoire de l'orthopédie »   par L H Petit,  et un premier article scientifique page 23 sur « Les luxations prétendues congénitales de la hanche » par Alexandre Verneuil avec schémas à l'appui (fig 6). Ce n'est qu'en 1900 pour la deuxième série, ainsi que nous l'avons vu, que la Revue d'Orthopédie  changera une première fois de dimension pour inclure des images radiographiques.     

Image
Edouard Kirmisson

 

Image
Edouard Kirmisson

A Verneuil :  schéma in Les luxations prétendument congénitales  Rev Orthop 1890 .1 – p 23

  

               - LE DEUXIÈME ACTE FONDATEUR DE NOTRE SPECIALITE EST BIEN ÉVIDEMMENT LA CRÉATION LE 8 OCTOBRE 1818 DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D'ORTHOPEDIE.

Édouard Kirmisson est à son époque un responsable reconnu [1].  Il est président de la Société de Chirurgie de Paris en 1903 et élu la même année membre  titulaire de l'Académie Nationale de Médecine sur le siège de son ancien patron P Panas récemment disparu.  Très assidu à l'Association Française de Chirurgie depuis sa création en 1884 , il devient  en 1913 président du congrès de Chirurgie (fig 7).

Image
Edouard Kirmisson

 Congrès de Chirurgie  1894. Cour d'Honneur de la faculté de médecine de Lyon

Le Pt Pr Tillaux à sa gauche au 1errang assis L Ollier 2e rang debout 3e en partant de la G E Kirmisson

 

A cette occasion, dans son discours inaugural il plaide avec chaleur et enthousiasme en faveur de la chirurgie «  de l'appareil locomoteur de l'enfant et de l'adulte qui doit être individualisée, et enseignée comme elle l'est  dans les autres pays européens » . La grande  guerre repousse à plus tard cette volonté clairement affichée.                                                                                 

Le 8 octobre 1918, lors du congrès de Chirurgie, alors que la fin de la guerre est annoncée proche, Édouard Kirmisson  et une vingtaine de collègues se retirent dans un amphithéâtre secondaire de la faculté de médecine de Paris et jettent les bases de la Société Française d'Orthopédie  ainsi que le rapporte  Jean-Pierre Razemon [9].  Réalisant enfin son vœu le plus cher, il en est le premier président et le restera 4 ans.  S'il n'est pas l'inventeur de l’orthopédie, Édouard Kirmisson en fut le meilleur avocat de par son activité débordante à tous points de vue,  et Albert Mouchet qui lui succèdera à la direction de la Revue d'Orthopédie dira de lui [1] qu’il fut « l'apôtre de l'orthopédie ».

EPILOGUE

Édouard Kirmisson a traversé trois régimes : né sous la IIème République, il grandit sous le Second Empire mais exerce sous la IIIème République.                                                                                                             Édouard Kirmisson fut un homme très actif, sa carrière fut longue, il  a acquis tous les titres, occupé toutes les fonctions importantes,  eu tous les honneurs , mais malgré cela est resté mal ou peu connu.  Un seul signe porté son nom ( l'ecchymose antérieure du pli du coude secondaire à une fracture de l'extrémité distale de l'humerus avec déplacement proximal antérieur ) , et deux instruments : le crochet oesophagien de Kirmisson  destiné à l'ablation des pièces de monnaies bloquées dans l'œsophage des enfants, pièce de « un sou » en position verticale, et une rugine  (fig 8). 

Image
Edouard Kirmisson

        a-- crochet oesophagien de Kirmisson : Instruments Brodard H Paris 19XX

Image
Edouard Kirmisson

b- rugine droite de Kirmisson : Ancienne maison Mathieu Paris 1912

 

 

En 1914 trop âgé pour être mobilisé il fait fonctionner son service.                                                                                       

En 1919 il cesse son activité chirurgicale et se retire à Binic dans sa chère Bretagne, continuant a s'intéresser à la Revue d'Orthopédie en faisant régulièrement le voyage de Paris et en ayant présidé les trois premiers congrès d'Orthopédie.  Ses 3 élèves auxquels il vouait une affection particulière furent Sainton, Jouon son 1er chef et Grisel. Mais après quelques années il fut frappé  dans sa santé, une intervention chirurgicale demandée à un ami  très cher lui fut refusée , et sans illusions alors, il retournera à Binic où il finira ses jours  en 1927 ; ainsi nous le rapporte Louis Ombredanne [5].

« Son caractère bouillonnant et son impatience naturelle , souvent emporté par ses paroles, contrastant, » toujours selon Louis Ombredanne [5],  « avec une plume calme et réfléchie, ses manuscrits pour la Revue d'Orthopédie étant sans ratures (fig 9a et 9b), et sans jamais aucune exagération ni dans la pensée ni dans la forme ».

 

Image
Edouard Kirmisson
Image
Edouard Kirmisson

Manuscrits : lettre à Farabeuf  et texte sur les luxations spontanées de la hanche dans les périodes de début de la coxalgie Académie Nationale de Chirurgie

 

 En dehors de sa vie professionnelle il aimait la musique,  et pendant ses courtes vacances prenait plaisir à monter à cheval dans les bois de Viroflay. Pour  JL Faure [3] « Il avait une âme ingénue et des admirations d’enfant, un bon rire éclatant, un cœur généreux et sincère, et possédait à un haut degré le don de l'enseignement».

La conclusion appartiendra à Louis Ombredanne dans son éloge [5] : « En définitive, Kirmisson  fut d'apparence extérieure violente et emporté , des caricatures de l'époque l'ont représenté un martinet à la main roulant des yeux  furieux (fig 10a ,b,etc), au fond c'était un excellent homme, plutôt timide, un peu défiant. Mais ce fut surtout un honnête homme scientifiquement et professionnellement », à qui nous devons beaucoup et qui reste malgré cela toujours mal ou peu connu.  A ce jour nous n’avons pas retrouvé de buste ni de médaille et les chirurgiens orthopédistes français ne l'ont jamais véritablement célébré en tant que tel.

 

Image
Edouard Kirmisson

 

Caricatures :a-portrait charge de E Kirmisson ; revue Chanteclair no 102 par Georges Vila

Image
Edouard Kirmisson

b-Professeur Édouard Kirmisson  « au milieu des enfants en fleurs »

Image
Edouard Kirmisson

    c-les professeurs de la faculté de médecine de Paris (Paul Segond, Jules Déjerine, Félix de Lapersonne, Louis Landouzy, Philippe Gaucher, Charles Marie Gariel, Edouard Brissaud, Augustin Gilbert, Paul Reclus, Georges Roger, Odilon Lannelongue, Jean Le Dentu, Charles Richet, Edouard Kirmisson, Louis Terrier, Eugène Doyen). Lithographie. Barrere Adrien 1907

 

Il était temps, 100 ans après, que notre Société et les chirurgiens orthopédistes français et francophones le fasse entrer dans le Panthéon de la SOFCOT. (Fig11)

Image
Edouard Kirmisson

 

Le Professeur Édouard Kirmisson Président du congrès de Chirurgie 1913

REFERENCES

  1. Poilleux J. Portrait de Édouard Kirmisson .Éloge séance solennelle de l'Académie Nationale de Chirurgie. 21-1-2004 .Paris  site web Académie Nationale de Chirurgie
  2. Petit L-H. Quelques considérations sur l'histoire de l'orthopédie. Revue d'Orthopédie. 1890 (1) 2-22
  3. Faure J-L..Édouard Kirmisson 1848-1927.La Presse Medicale 1927 . 1309 . Masson éditeur Paris
  4. Pouliquen J-C . Éditorial. La Gazette du GEOP.2003 .7. 1.Sauramps éditeur  Montpellier
  5. Ombredanne L. Kirmisson, sa vie, son œuvre .Leçon clinique le 4-11-1927. Paris Médical la semaine du clinicien . 28-1-1928.67.4.81-85 .J B Bailliere et fils Paris
  6. Lascombes P. Qui était t'il ? Édouard Kirmisson 1848-1927. La Gazette du GEOP  2003.7.2-3 .Sauramps éditeur  Montpellier
  7. Verneuil À. Lettre de M le Professeur Verneuil à MM E Kirmisson et L-H Petit. Revue d'Orthopédie. 1890 .1. 1-2
  8. Journeau P. De la coxa vara essentielle. L'apport de Kirmisson. La Gazette du GEOP. 2003 .7. 4-5. Sauramps éditeur Montpellier
  9. Razemon J-P . Histoire de  la SOFCOT Les fondateurs  1918-1930  in La Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique  1918-1997 . 2015 2e edition  (1) 10-11.Elsevier-Masson éditeur Paris