Mot du président

R2C

La formation et l’évaluation des étudiants qui reposent essentiellement sur la mémorisation des connaissances est remise en cause. Ce schéma où tout repose sur les connaissances n’apporte pas de garantie aux futurs diplômés d’être de futurs médecins compétents. La R2C met en place un cursus rénové où la formation à la compétence représente le cœur de la réforme. Elle nécessite de nouvelles productions pédagogiques, une refonte des enseignements théoriques et pratiques en stage et de nouveaux modes d’évaluation des étudiants. L’approche par compétence repose sur l’apprentissage et les capacités à utiliser les connaissances à l’aide du développement du raisonnement clinique. Le but de cette formation est de transformer l’étudiant en professionnel de santé par le développement de ses compétences de médecin tout en partageant les valeurs communes de notre profession.

Un référentiel unique des connaissances commun à toutes les spécialités, réclamé de longue date par les étudiants, a été établi. Le CFCOT a fait un travail pour la hiérarchisation des connaissances en Orthopédie-Traumatologie en identifiant les connaissances indispensables à tout médecin et les connaissances de spécialité. Ce référentiel a été rédigé en collaboration avec les autres collèges de spécialités impliqués pour une pathologie donnée. Ces items de connaissances ont servi de base pour la définition de « situations cliniques » et le futur programme de formation en stage. Le but est d’être pertinent sur la formation des compétences plutôt que de vouloir viser l’exhaustivité des connaissances.

Le CFCOT a décidé de mettre à disposition le « livre du Collège » (version 2019) sur la plateforme SIDES à laquelle tous les étudiants en formation ont accès.

Enfin, le système d’affectation à l’entrée du troisième cycle (« Matching »), remplaçant l’ECN, prendra en compte les résultats des épreuves nationales de connaissances théoriques, des épreuves nationales de compétences et les données du « parcours » de l’étudiant.

Cette réforme devait s’appliquer pour les étudiants de la rentrée universitaire 2020. Mais le calendrier de la mise en œuvre des éléments de la R2C est fortement perturbé par la survenue de l’épidémie au Coronavirus Covid-19 et la réforme va être décalée d’une année.

R3C

Les internes qui ont le statut d’étudiant suivent la maquette définie pour notre spécialité durant six ans. Le but est d’assurer une progression des connaissances et des compétences avec des objectifs par phase et un contrat pédagogique à respecter.

La première phase ou « phase socle » repose sur l’acquisition des bases de la spécialité durant un an. Au cours de la deuxième phase ou « phase d’approfondissement », l’étudiant poursuit sa formation durant trois ans et doit soutenir obligatoirement sa thèse avant la fin de cette phase. Enfin, arrivés en dernière phase ou « phase de consolidation », les étudiants sont « docteurs juniors » et doivent accéder, sous le régime de l’autonomie supervisée, aux différentes situations leur permettant de mobiliser et de consolider les connaissances et compétences acquises tout au long de leur formation.

Le CFCOT a établi un programme de validation de modules pratiques obligatoires au cours des 2 premières phases avec des modules optionnels pour la phase d’approfondissement et des modules spécifiques pour la phase de consolidation. Plus on avance dans la formation de notre spécialité, plus il faut avoir recours à des matériels spécifiques et des implants couteux. Le CFCOT s’est toujours fixé comme buts d’offrir une formation homogène et de qualité sur l’ensemble du territoire national. Le cours national de techniques d’ostéosynthèses à Lyon réunissant toute une promotion d’interne de phase socle en 2018 et 2019, plébiscité par les étudiants, est un des exemples le plus caractéristique.

En 2020, deux obligations s’ajoutent à toutes les formations des étudiants :

• L’article 1453-7 de la loi « Ma Santé 2022 » a été modifié en juillet 2019 et a notamment interdit que toute « hospitalité » soit accordée aux étudiants.
• La charte « Ethique et Transparence » de la Conférence des Doyens a pour but de formaliser et homogénéiser les pratiques dans ce domaine. Cette Charte répond à une exigence éthique, notamment en regard de l’intégrité́ scientifique et professionnelle, des liens d’intérêts, et de l’attente sociétale.

Le CFCOT a rédigé une procédure dont l’intention est de répondre à cette double exigence. Cette procédure TEEPEE (Transparence, Ethique, Enseignement, Promotion, Encadrement, Evaluation) et HOSP (« hospitalité ») après validation par le Collège est transmise à la Commission Ethique et Déontologie de la faculté pour refus ou autorisation.

Malgré toutes ces précautions, et une écoute bienveillante de la Conférence des doyens, de la CNCEM et de certains conseillers ministériels, le CFCOT a obtenu un refus de toute dérogation à la loi. Le CFCOT souhaite mutualiser avec les Collèges de spécialités chirurgicales, les Collèges de spécialités médicales nécessitant des gestes techniques et avec le soutien du Collège des Jeunes Chirurgiens Français (y compris le Collège des Jeunes Chirurgiens Orthopédistes) un recours auprès de nos tutelles.

COVID-19

Toutes les activités ont été totalement stoppées ou très franchement restreintes par les conditions sanitaires actuelles. Malgré, toutes ces contraintes, le CFCOT garde le dialogue avec ses collaborateurs et poursuit ses travaux. De nombreuses réunions à distance utilisant tous les moyens numériques actuels ont lieu comme bien sûr les réunions du Bureau, mais aussi celles avec le CNCEM, la plateforme SIDES. La mise en route de réunions semestrielles avec les Coordonnateurs est un atout important.

Même en situation exceptionnelle, le CFCOT garde ses objectifs fédérateurs pour mutualiser, harmoniser ses actions et fournir un niveau d’enseignement et de formation de qualité.